Le 22 août dernier, Francis Drouin, député libéral du comté de Glengarry-Prescott-Russell depuis 2015, a officiellement ouvert, accompagné de sa famille et de son équipe, son bureau de campagne en vue des élections du 20 septembre prochain.
Pour cette troisième campagne, même avec un bagage politique déjà bien rempli, celui qui a étudié les affaires à la Cité collégiale et ensuite à l’Université d’Ottawa reconnait que le contexte est bien différent que lors de ses deux dernières campagnes, surtout sachant qu’un contexte d’élections consiste normalement à entrer le plus possible en contact avec les citoyens.
« C’est sûr que l’on doit respecter les consignes sanitaires malgré tout. Par exemple, dans notre dernier ‘rally’ on s’est tenu à un maximum de 50 personnes tout en maintenant la distanciation sociale », a rappelé Francis Drouin en donnant du crédit à son équipe qui a notamment dessiné des cercles sur le sol pour maintenir tout le monde à une distance sécuritaire.
La grande question environnementale
Même après deux mandats, Francis Drouin sait très bien que beaucoup reste à faire.
L’environnement est un sujet chaud dans la région, le 17 août dernier, Konstantine Malakos qui représentera le NPD pour une seconde fois a organisé une manifestation de plus d’une centaine de personnes qui laissait croire qu’advenant son élection il serait encore possible d’empêcher le projet de cimenterie à L’Orignal d’avoir lieu. Francis Drouin (qui s’oppose lui aussi à ce projet) rappelle toutefois que le projet n’est pas vraiment du ressort fédéral. Cependant, même s’il ne peut pas tout contrôler, il est clair que le député libéral veut faire de l’environnement une priorité. Ce dernier cite notamment que le budget 2021 prévoit déjà combattre la déforestation dans la région.
« On ne peut pas non plus décider comment quelqu’un aménage les forêts dans le secteur privé mais on peut lui donner un incitatif pour ne pas qu’il rase les arbres sur ses terres. C’est naturel pour un agriculteur de couper un boisé pour agrandir son champ, mais un peu comme le principe d’un ‘reverse auction’ il peut maintenant venir nous voir avec une estimation du profit qu’il gagnerait (à avoir une plus grosse récolte) et ainsi recevoir un incitatif monétaire pour ne pas le faire et conserver son boisé », indique celui dont le père (Yves Drouin) a été maire de Hawkesbury pendant près de 8 ans.
D’ailleurs, alors que son administration a banni la vente de véhicules à essence d’ici 2035, Francis Drouin travaille aussi à assurer que la région sera prête pour cet éventuel changement.
« C’est tout à fait normal qu’il y ait une transition. Mon travail est de m’assurer qu’on soit prêt au moment venu et donc à l’aménagement (déjà en cours) de bornes de recharge », indique le politicien en ajoutant que depuis son arrivée en poste, il a travaillé avec plus d’une cinquantaine d’entreprises de la région pour réduire leur empreinte de carbone.
Protéger la langue française
Lors de son arrivée, Francis Drouin se rappelle que le plan pour appuyer la loi sur la langue officielle était « gelé » depuis 2008. Alors que ce plan a depuis été bonifié, le député sortant croit que le travail qu’il a fait depuis 2015 prouve par lui-même qu’il est un fervent défenseur de la protection de la langue française.
Ce travail a notamment permis à la ville de Hawkesbury d’être nommée « ville francophone accueillante » par le gouvernement fédéral en 2019, un titre encourageant notamment l’immigration francophone. Ce titre et le financement de 1,35 million$ l’accompagnant, vient donc aider les organismes à travailler ensemble pour que les immigrants francophones soient mieux accueillis et qu’ils s’intègrent plus facilement. D’ailleurs, ces derniers sont maintenant inscrits dans des écoles francophones, alors qu’auparavant la majorité allaient dans le système anglais malgré leur langue d’origine.
« On a aussi travaillé très fort auprès de Recensement Canada pour faire reconnaitre les « ayants droit » (enfants francophones ayant eu droit à l’éducation anglophone) comme des francophones à part entière », mentionne celui qui est justement président de la Section canadienne de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie depuis 2020.
Aider les familles
« Pour moi, la politique c’est simple, c’est d’aider les gens », raconte Francis Drouin.
De ce fait, aider les familles ne peut être, à ses yeux, rien d’autre qu’une priorité, chose qu’encore une fois, il croit avoir prouvée dans le passé.
En premier lieu, l’administration dont il fait partie a fortement travaillé pour réorganiser le plan d’allocation aux familles pour que l’argent aille aux personnes qui en avaient réellement besoin, permettant ainsi de sortir plus de 13 000 familles de la pauvreté.
« On offre aussi un programme pour les familles dans le besoin et les personnes âgées pour avoir un rabais sur leur facture d’internet car au final si ça peut leur coûter 20$ par mois, au lieu de 60$ je crois que ça peut faire une différence », indique celui dont l’objectif est de travailler avec les entreprises pour pouvoir offrir à tout son comté une connexion internet ‘digne de l’époque actuelle’ d’ici 2025.
Ainsi, aux yeux de Francis Drouin toutes les causes comptent qu’elles soient petites ou grandes et cela aussi il peut le prouver par ses actes.
« Il y a quelque temps, une boîte postale devait changer de place pour être réinstallée plus d’un kilomètre plus loin à Loch Garry. Cela peut avoir l’air banal, mais pour certains citoyens, c’était rendu un lieu important pour rencontrer des gens et socialiser. J’ai donc longtemps travaillé suite à leur demande pour qu’elle ne déménage pas et finalement elle est restée au même endroit », se rappelle celui qui utilise ses études en finance même en politique en étant vice-président du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires, en plus d’être membre du Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire.
Bref, malgré ses nombreux rôles dans l’administration Trudeau ainsi que l’approche d’un possible troisième mandat dans une circonscription l’ayant élu avec aisance à deux reprises, lorsqu’on demande à Francis Drouin s’il se voit avoir un rôle encore plus important dans un futur proche, sa réponse est simple.
« Dans tous les cas, ma priorité restera toujours mon comté (Glengarry-Prescott-Russell) », dit-il avec conviction en concluant.