Le 24 juin dernier, la Police provinciale de l’Ontario a présenté aux médias sa toute nouvelle escouade, soit l’équipe mobile d’intervention de crise.
Déjà active depuis le mois de février à Hawkesbury (et donc la région de Prescott), elle débutera ses activités dans la région de Russell dès le 5 juillet prochain. Le tout se fera en collaboration avec l’HGH (Hôpital général de Hawkesbury).
Comme ses membres sur place l’ont expliqué, les objectifs de cette toute nouvelle équipe sont multiples.
« On vise d’abord à mieux traiter les appels qu’on reçoit touchant les situations de crises impliquant les troubles mentaux et la toxicomanie (à la hausse depuis quelques années). Ainsi, en intervenant immédiatement à domicile lorsque l’on reçoit l’appel, on aide à désengorger les hôpitaux. De plus, en agissant rapidement, en faisant des suivis et en référant les personnes en crise aux bonnes personnes, on évite aussi à ces personnes de se faire arrêter et donc de passer par le système carcéral », indique le constable provincial Mario Gratton, travaillant du côté de Hawkesbury, en indiquant que l’équipe a aussi pour but d’apporter un soutien aux familles concernées par ces situations de crise.
Une équipe bien rodée
Il faut savoir que les policiers ne travailleront pas seuls pour gérer ces crises, tel qu’expliqué par les policiers eux-mêmes.
« Nous sommes conscients que les policiers ne sont pas nécessairement des spécialistes des troubles mentaux et de la toxicomanie c’est pourquoi lors de nos interventions nous serons secondés par un intervenant psychosocial. Une fois sur place, il pourra non seulement mieux identifier l’état psychologique de la personne en crise mais aussi, en temps que civil, sa présence sera beaucoup moins intimidante et il sera donc beaucoup plus facile pour lui d’entrer en contact avec la personne concernée », mentionne la constable du comté de Russell Melissa Bouchard dont l’escouade entrera en fonction le 5 juillet prochain.
Une nouvelle approche
D’ailleurs, l’idée de combiner policier et intervenant psychosocial est encore un concept très nouveau et ce surtout en Ontario.
« C’est quelque chose qui se fait davantage au Québec car ailleurs on jumelle plus souvent un policier avec un travailleur en soins infirmiers dont l’approche avec le patient sert davantage à des fins médicales. Cependant, pour gérer le type d’appels que l’on vise, on croit que l’expertise que l’on a choisie était la meilleure », déclare Nathalie Lefebvre, gestionnaire clinique du HGH, en étant très fière des choix faits pour monter l’équipe.
D’ailleurs, ces spécialistes psychosociaux devront évidemment posséder les aptitudes nécessaires pour gérer ce type de crise.
Celui qui travaille du côté de Hawkesbury depuis le mois de février possède déjà un bagage impressionnant. Ayant suivi la formation de policier au Québec, Frantz Neveu connait très bien le rôle de son équipier et sait donc très bien qu’une complicité est nécessaire pour bien faire le travail.
De ce fait, après seulement quatre mois, celui qui a aussi été travailleur de rue et travailleur social, notamment pour le SPVM, semble déjà voir la différence que l’escouade apporte.
« Clairement, la communauté répond bien et je crois que cela rehausse aussi l’opinion de certains sur notre travail et celui des policiers. Par exemple, depuis février, on a fait environ une vingtaine d’interventions (seulement du côté de Prescott). Toutefois, après que l’on soit intervenu, seulement deux cas sur cette vingtaine ont eu besoin d’être hospitalisés », témoigne Neveu avec fierté mais en étant bien conscient du travail qu’il reste à faire. Tout cela en concluant avec ironie qu’il se sent plus à l’aise de gérer des situations de crises du genre que de parler aux médias.
Bref, pour l’instant, l’équipe mobile en intervention de crises est en place à temps partiel (3 jours par semaine) pour chacune des deux régions. Cela s’explique par le fait que la subvention originale versée au HGH par le ministère de la Santé assurait l’embauche à temps plein d’un seul spécialiste. Il a donc été décidé que ces cinq jours seraient divisés en deux spécialistes pour couvrir le territoire complet de Prescott-Russell et que le HGH payerait de sa poche pour ajouter une journée supplémentaire. En revanche, si l’escouade continue son excellent travail, les membres de la OPP comme ceux du HGH sont tous confiants qu’éventuellement l’équipe pourra mener ses activités à temps plein.