Dans le but d’offrir du soutien et des services à davantage de victimes d’agressions sexuelles dans la région, le Centre Novas a décidé de tendre la main aux adolescentes de 12 ans et plus, à partir de la fin du mois d’octobre dernier.
« Cela fait quand même assez longtemps qu’on en discute, parce qu’on avait remarqué qu’on recevait de plus en plus souvent des demandes de jeunes filles », raconte Martine Lanthier, directrice générale de l’organisme qui s’adressait précédemment aux femmes de 16 ans et plus.
Pour expliquer cette hausse, Martine Lanthier dit ne pas avoir de réponse précise, mais lance plusieurs pistes.
« C’est possible qu’il y ait plus de victimes, surtout avec l’isolement de deux ans de pandémie, parce que dans certains cas l’agresseur est un proche », indique-t-elle, en ajoutant qu’il est aussi possible qu’avec la sensibilisation faite dans les dernières années, il est aussi possible que les jeunes filles soient plus à l’aise de parler.
Réalité différente, même combat
Dans la dernière année, la directrice générale de l’organisme basé à Casselman couvrant tout Prescott-Russell, raconte avoir reçu près d’une quinzaine d’appels en lien avec des victimes de 12 à 16 ans.
Avant de se lancer dans ce nouveau groupe d’âge, le Centre Novas est parvenu à obtenir du financement auprès de la Fondation canadienne des femmes. Une subvention qui a ensuite permis à l’organisme de suivre des formations auprès du Centre d’Intervention en abus sexuels pour la famille.
« On s’est beaucoup formé sur les lois de l’aide à l’enfance, car c’est ce qui diffère le plus de ce qu’on faisait avant. Pour le reste, on sait que la réalité des jeunes diffère, que les défis ne sont pas les mêmes, mais que l’impact d’une agression sexuelle, lui, est similaire », ajoute-t-elle.
Au rythme de la victime
Parmi les demandes qui ont été reçues dans la dernière année par le Centre Novas, certaines ne venaient pas toutes des victimes elles-mêmes.
Parfois, elle venait d’un membre de la famille ou d’un proche. Bien que cela peut représenter un premier pas pour aller chercher de l’aide, Martine Lanthier témoigne que le choix est entre les mains des victimes.
« C’est parfois les parents qui appellent, mais si après cela la victime n’est pas encore prête à en parler, nous, on ne peut pas s’avancer pour elle », témoigne-t-elle.
Un « combat » éternel
Au sens plus large, peu importe le groupe d’âge, le mandat du Centre Novas, centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel, est aussi de tenter de démystifier le tabou entourant l’enjeu.
« Le sentiment de culpabilité est encore très présent auprès des victimes, pourtant, on sait que la victime n’est jamais coupable », déplore celle qui œuvre à l’organisme depuis maintenant cinq ans.
Plus encore, elle ajoute que le territoire que représente Prescott-Russell a lui aussi un impact sur la situation.
« C’est encore plus tabou en milieu rural, parce qu’il y a beaucoup de petits villages et tout le monde se connait, la victime craint donc davantage que ‘ça se sache’ », précise-t-elle.
Objectif : maintien du service
Le financement requis permettant de soutenir cet élargissement de services est prévu jusqu’au 31 mars 2023. Ne pouvant pas, pour l’instant, rien garantir pour la suite, Martine Lanthier indique toutefois qu’elle fera tout en son possible pour que le programme demeure.
« On est en constante recherche pour maintenir le service », conclut-elle, en réaffirmant que le Centre Novas est un organisme à but non lucratif et donc, que chaque don peut faire une différence.
Pour en apprendre davantage sur les services du Centre, pour trouver les bonnes ressources, ou même faire un don, le public peut se rendre sur le site web de l’organisme, soit le centrenovas.ca.