Laurie Boucher, jeune étudiante de L’Orignal, est l’une des grandes gagnantes annuelles d’un des prix décernés par la Fondation Véronic DiCaire, une bourse d’étude au montant de 2500$. Diplômée l’an dernier de l’école Le Sommet de Hawkesbury, elle fut acceptée pour continuer ses études post-secondaires à La Cité collégiale d’Ottawa, en Communication 911.
Originaire d’Embrun, Véronic DiCaire, chanteuse et imitatrice à saveur internationale, conserve quand même les pieds sur terre. Elle se dit consciente que l’éducation francophone qu’elle a reçue de la part de ses parents est d’une importance primordiale et qu’il faut absolument la protéger, confie-t-elle en entrevue téléphonique.
«La protection de nos racines est importante pour moi, ce dont mes parents m’ont légué et que je veux redonner aux jeunes qui se démarquent en français, ce qui explique la création de la Fondation Véronic DiCaire et de sa mission première, raconte l’artiste. Je me sens très privilégiée de faire partie du monde artistique et de toute l’abondance des retombées que ce monde nous apporte. Je voulais rééquilibrer cette abondance et en partager une partie à travers la fondation. La francophonie est la souche même de mon apprentissage, de mon enfance.»
Selon elle, Laurie représente exactement les valeurs de la fondation, soit la promotion et la protection des racines francophones dans les communautés franco-ontariennes.
Fière Franco-ontarienne
Membre d’une famille de cinq enfants, Laurie Boucher précise que ses études au primaire furent du genre rock & roll, passant des écoles de Grenville à L’Orignal, pour finir à Hawkesbury.
«Toute jeune, afin de me faire mieux connaître, j’étais impliquée dans diverses équipes sportives telles que le basketball, le curling, le hockey et le badminton, raconte-t-elle. Celles-ci représentaient pour moi d’excellents véhicules qui me permettaient de démontrer mes talents athlétiques, de jouer en équipe et de créer des liens d’amitié remarquables.»
Mais, au-delà de tout, Laurie explique qu’elle est une fière franco-ontarienne qui adore le français, sa langue maternelle, et qui veut la protéger en tout temps. « Ce que je déplore et qui me peine vraiment est d’entendre plusieurs jeunes de mon âge s’exprimer en anglais dans les corridors d’écoles, entre deux cours, ce qui est pour moi totalement inacceptable, dénonce-t-elle. Je suis consciente que notre belle langue française, langue de Molière, est en déclin. Il faut continuer de la parler cette langue, et de ne pas craindre de s’exprimer en français devant un monopole anglophone. Je sais qu’il n’est pas toujours facile de vivre en français lorsque nous sommes entourés d’une majorité anglophone et que l’anglais prime autour de nous.»
Jeune militante pour le bien de la francophonie, dès l’âge de 15 ans, elle n’a pas hésité à manifester contre les coupures imposées par le gouvernement alors nouvellement élu de Doug Ford, prenant part au grand rassemblement de la rue McGill à Hawkesbury, supportant entièrement les positions de la députée provinciale de Glengarry-Prescott-Russell, Amanda Simard.
« En décembre 2018, accompagnée de mes amies, j’ai milité pour la cause de la francophonie, de la protection de notre langue, et j’ai joint notre conseil-étudiant, protestant contre le Premier ministre Doug Ford et son gouvernement lorsqu’ils ont voulu diminuer leur soutien financier aux universités francophones ontariennes, dit-elle. Ce genre d’actions me dérange grandement et, surtout, il ne faut jamais baisser les bras devant ces situations.»
Au secondaire, Laurie a participé à de nombreux débats étudiants dont celui de Place à la Jeunesse tenu à l’Université d’Ottawa. Faisant face à d’autres compétiteurs francophones, elle a eu l’opportunité de débattre de ses opinions sur des sujets comme les nouvelles techniques en marketing et d’entrepreneuriats, sujets complexes vous en conviendrez.
«Ces expériences m’ont permis de me démarquer auprès des autres concurrents, de m’assumer et j’ai même fait la découverte d’un excellent talent caché, celui d’être une excellente médiatrice!»
Dans le cadre d’un cours en présentation éducative, et devant un public de Hawkesbury, elle a débattu un sujet qui lui tient profondément à cœur : la traite humaine, sujet très profond qui touche plusieurs jeunes de notre société, dit-elle très inquiète. Laurie veut aider la cause humaine et faire une différence directement dans sa région, en étudiant comme répartitrice en communication 911. Elle espère un jour œuvrer dans ce domaine excitant, soit comme paramédical ou dans un service d’urgence.
«Dès mes premiers pas au collège, j’ai vite découvert la grande différence qui existe ici et le secondaire et je me suis vite intégrée à ce nouveau style de vie, rapide et exigeant, indique-t-elle à propos de son expérience jusqu’à présent. J’adore étudier au collège car je suis une passionnée de nouveautés et ici il y en a plein de ces nouveautés».
À peine âgée de 18 ans, Laurie a certainement démontré qu’elle était une jeune étudiante totalement engagée, motivée et qui a su faire rayonner la francophonie chez nous. Il est alors facile à comprendre pourquoi Véronique DiCaire et son équipe lui ont décerné le premier prix de la Fondation pour l’année 2021.
La Fondation Véronic DiCaire
«Toute jeune, jamais je n’ai senti que notre langue serait menacée car pour moi, c’était un acquis bien ancré dans toutes les communautés est-ontariennes, explique Véronic DiCaire avec une certaine inquiétude. Je me rends compte qu’il est de plus en plus difficile de recevoir des services en français depuis quelques années où l’anglais semble dominer partout. Mais ceci n’est pas une excuse pour laisser aller notre francophonie.»
Consciente de tous ces faits, madame DiCaire et son équipe ont mis sur pied la Fondation Véronic DiCaire, ayant pour but d’aider financièrement, sous forme de bourses scolaires, les jeunes qui s’orientent vers les communications francophones au niveau collégial. Son succès est sans équivoque et pour une neuvième année consécutive, et en partenariat avec La Cité collégiale d’Ottawa, le plus grand collège francophone hors Québec, madame DiCaire et sa fondation sont fières de supporter les jeunes Franco-ontariens qui veulent faire une différence dans leurs communautés respectives et qui se démarquent aussi au niveau de leurs talents académiques.
«Je ne prête pas seulement mon nom et ma réputation envers la fondation, dit-elle avec fierté, car oui je suis impliquée directement dans les processus de sélection du ou de la gagnante. Je me fais un devoir de lire et réviser toutes les applications et ensemble, nous en venons à un consensus. Ceci explique la sélection de Laurie cette année parce que j’ai trouvé son exposé très charmant, c’est-à-dire qu’elle a démontré des habitudes de vie similaires à ce dont je vis moi-même : toute sa routine quotidienne vibre en français, qu’elle a su nous démontrer dans son implication dans la communauté de L’Orignal, une des dynamiques essentielles dont la fondation recherche et qui, souvent, fait pencher la balance vers la sélection du récipiendaire de la bourse d’étude dont nous offrons.»
Véronic ajoute même que Laurie s’est démarquée parmi toutes les demandes lorsqu’elle a vu son inscription dans le cours de Communication 911, ce qui est un parfait exemple d’un grand besoin à combler régionalement.
«Je m’imagine mal le fait de voir une personne francophone en détresse ne pas être capable d’obtenir un service de la part d’un ou une répartitrice du 911 en français, vivant dans une de nos communautés francophones du coin», confie-t-elle.
Madame DiCaire est une passionnée du fait français chez nous et de la francophonie en général. « Je veux m’assurer qu’à travers la Fondation Véronic DiCaire, des jeunes comme Laurie Boucher puissent porter le flambeau pour les générations futures, renchérit-elle avec passion. Elle mérite amplement la bourse d’étude de 2500$ et nous sommes tous très fiers d’ajouter le nom de Laurie Boucher de L’Orignal à notre liste de grande gagnante et lauréate pour l’an 2021.»
Habituellement, Véronic se fait un devoir de remettre personnellement les bourses aux gagnants mais pandémie oblige et avec regret, ceci ne sera pas possible cette année. Par contre, Laurie se dit très reconnaissante envers la Fondation Véronic DiCaire et elle se sent extrêmement choyée et contente par la chance exceptionnelle qui lui a été accordée par Véronic et sa fondation.
«Je tiens à remercier tout particulièrement le comité de sélection, et à travers ces lignes, je veux dire mille fois merci, car je suis encore au septième ciel», conclut Laurie avec émotion.