«Oui, très bien merci, vous-même? Ça va bien!» C’est d’une voix franche et assurée que l’abbé Éric Robichaud nous accordait un brin de jasette récemment. Oui, effectivement, ça va beaucoup mieux ces temps-ci. Les gens de la paroisse et des environs sont à nouveau conviés à participer en personne aux célébrations religieuses. Les messes ont repris à l’église Saint-Pierre-Apôtre d’Hawkesbury depuis que la région du Bureau de santé de l’est de l’Ontario (BSEO) est retournée en zone «orange-restreindre».
Depuis le 16 février dernier donc, les autorités sanitaires permettent aux lieux de culte d’accueillir leurs fidèles en plus grand nombre. L’ancienne limite de dix personnes étant désormais chose du passé, la limite actuelle est fixée à 30% de la capacité absolue du lieu de culte.
Le calcul peut s’avérer complexe selon la situation. Tout rassemblement intérieur en lieu de culte est assujetti à un ensemble de facteurs. La capacité absolue de l’église étant l’un de ces facteurs. Celle-ci serait de 700 places assises aux dires de M. l’abbé. À 30% de cette capacité, il lui serait permis d’accueillir tout au plus 210 fidèles à la fois. Mais voici le «hic»: à cela s’ajoute la variable de la distanciation physique entre chaque bulle familiale. On se doit de garder une distance minimale de deux mètres entre chaque bulle familiale sans égard au nombre d’individus constituant la dite bulle. Par exemple, une famille-bulle de 5 personnes peut se tenir plus près, plus serrés, les uns contre les autres à l’intérieur de leur bulle mais ces cinq individus doivent s’assurer aussi de respecter les deux mètres de distance avec toute autre bulle voisine. Même chose pour la personne seule qui constitue une bulle d’un individu.
On peut donc, de manière sécuritaire, accueillir entre 80 et 120 personnes à la fois et bien entendu, le port du masque est exigé de tous en tout temps. Notre ministre du culte admet que d’accueillir plus de 120 fidèles est quelque chose de rarissime mais c’est déjà arrivé.
«Il est peut-être arrivé quelques fois qu’en ajoutant des chaises qu’on est monté au-delà de 120 mais mes bénévoles sont nerveux quand on arrive à 120 là. Je sens qu’ils sont nerveux. On commence à manquer d’espace.»
D’autre part, les commentaires venant à ses oreilles sont élogieux quant aux bonnes pratiques mises en place et suivies à la lettre. M. l’abbé est très fier des efforts déployés par ses bénévoles et il l’est tout autant du comportement exemplaire de sa congrégation.
Un curé à l’église et en ligne
L’abbé Éric Robichaud, dans son allocution de clôture lors de la messe dominicale célébrée le 21 février dernier, s’est dit heureux de revenir à l’église! Il est néanmoins demeuré prudent dans ses propos quant à la situation sanitaire qui perdure.
«Nous sommes très heureux de pouvoir revenir à l’église, pour un temps en tous cas. J’aimerais tout de même vous aviser qu’avec la recommandation du CPP (NDLR : Conseil paroissial de pastorale) aussi du [Conseil des affaires temporelles], advenant le cas où il y aurait une éclosion importante du virus à Hawkesbury, nous n’hésiterons pas sans aucun préavis à fermer l’église.»
Depuis son arrivée dans la paroisse, le 1er août 2020, les paroissiens apprennent à mieux connaître leur ministre du culte grâce à son accueil avant les messes, par les homélies qu’il prononce mais aussi grâce à ses capsules originales La minute du curé en confinement que l’on peut visionner n’importe quand sur la page Facebook de la paroisse. La messe dominicale y est aussi diffusée en direct et son enregistrement vidéo, en différé, est disponible sur le site web de la paroisse.
Monsieur le curé nous a appris deux choses durant l’entretien : de un, que c’était sa toute première entrevue qu’il accordait à un journal d’ici; et de deux, que la présente église Saint-Pierre-Apôtre située du côté sud de la rue Main faisant face à la rue John n’a pas toujours été nommée ainsi.
Cette belle église de pierres d’abord construite en 1896 puis détruite en 1924 par un violent incendie, fut reconstruite en 1926 mais a toujours conservé le nom d’église Saint-Alphonse de Liguori. Elle fut cependant renommée en l’église Saint-Pierre-Apôtre pour la raison suivante : à l’époque, deux autres églises venaient d’être fermées ce qui a donné lieu à la création d’une nouvelle communauté chrétienne, la Paroisse Saint-Pierre-Apôtre. De là est venu le nouveau nom de l’église de la rue Main.
«C’est une crise qu’on a à traverser. L’étymologie du mot crise est aussi opportunité. Donc, on a une opportunité présentement à nous réinventer pour rendre le message encore plus pertinent parce qu’on a plus besoin d’espérance maintenant qu’à tout autre moment», conclut monsieur le curé.